Christian Fumagalli est né à Gray (Haute Saône) le 8 décembre 1946.Sa famille s’installe à
Besançon (Doubs) en 1959. Il entre à l’école des Beaux-arts de Besançon, dans l’atelier de Jean
Ricardon, où il reçoit l’essentiel de sa formation à partir de 1961. Après deux ans d’interruption,
il obtient le CAFAS en 1970 et le DNSEP, à Lyon, en 1972.
Ses rencontres amicales avec Michel Seuphor, dès 1966, et avec Gérard Xuriguera, à partir de
1981, comptent parmi les points forts de sa carrière.
A noter également, d’enrichissantes confrontations, lors d’expositions communes, avec Joan
Mirô, Antonio Saura, Joseph Beuys, Pablo Picasso… pour ne citer qu’eux.
Fumagalli commence par des études classiques : des natures mortes, où l’apport de
l’abstraction géométrique joue un rôle important ; des nus, puis des autoportraits dont les
différentes pièces ont un aspect «mécanisé», sur de grands fonds en à-plats bordeaux.
Viennent ensuite de petites saynètes et des paysages animés, d’une forte densité poétique,
qui racontent, de manière touchante, une histoire interne au tableau. De la même façon que le
douanier Rousseau avait inventé le portrait-paysage, Fumagalli invente le récit-paysage.
Suivent des œuvres à caractère plus métaphysique, avec l’introduction de divers éléments
chargés de symbolisme : mur, escalier, astres, éclair… autour de personnages, debout ou couchés.
Tournant décisif en 1975 où il peint une «crucifixion» accompagnée d’un petit cheval
blanc, destiné à donner la mesure de la scène, et qui va décider de l’avenir de sa peinture pour les
trente années suivantes, avec pour thème majeur : cheval et personnages ; incluant de surprenants
Saints Georges.
Là encore, Fumagalli fait œuvre novatrice. Il crée une posture inédite : cheval cabré, vu de
dos en surplomb. Réalité décalée à lectures multiples.
Au centre de cette imagerie, le cheval est traduit dans une infinité de postures, désorganisé,
réorganisé selon une logique et une sensibilité entièrement nouvelles et très personnelles ; il est
désarticulé, aux confins de l’abstraction la plus poussée, qui cependant, ne se départit jamais de sa
dimension poétique.
Les prolongements de cette œuvre tout à fait à part, faisaient dire à Michel Seuphor :
«Voilà ce que nous attendions depuis cinquante ans : l’aboutissement du cubisme».
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